Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Le Libanais Georges Abdallah va-t-il sortir de prison, après 40 ans? La justice française se prononce jeudi
information fournie par AFP 17/07/2025 à 03:57

Photo prise le 03 juillet 1986 au Tribunal de Lyon du Libanais Georges Ibrahim Abdallah, condamné à la prison à vie en 1987 pour complicité d'assassinat de deux diplomates en 1982, et complicité de tentative d'assassinat d'un troisième en 1984 ( AFP / Michel VAURIS-GRAVOS )

Photo prise le 03 juillet 1986 au Tribunal de Lyon du Libanais Georges Ibrahim Abdallah, condamné à la prison à vie en 1987 pour complicité d'assassinat de deux diplomates en 1982, et complicité de tentative d'assassinat d'un troisième en 1984 ( AFP / Michel VAURIS-GRAVOS )

Après plus de 40 ans de prison en France, peut-être la liberté. Le Libanais Georges Abdallah, condamné en 1987 pour complicité d'assassinats de diplomates américain et israélien et considéré comme l'un des plus anciens détenus du pays, saura jeudi si la justice l'autorise à rentrer chez lui.

La cour d'appel de Paris rendra sa décision à 09H00, en audience non publique et en l'absence de Georges Ibrahim Abdallah, détenu à la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées).

Incarcéré en France depuis 1984, l'ancien chef d'un groupuscule de chrétiens libanais marxistes pro-palestiniens est libérable depuis 25 ans, mais a vu sa dizaine de demandes de remise en liberté échouer.

Cette nouvelle demande pourrait être la bonne: le tribunal d'application des peines puis la cour d'appel se sont à quelques mois d'intervalle prononcés pour, estimant la durée de sa détention "disproportionnée" par rapport aux crimes commis, et jugeant qu'à 74 ans, ce détenu "âgé" aspirant à "finir ses jours" dans son village du nord-Liban ne présentait plus de risque de trouble à l'ordre public.

Le jugement du tribunal en novembre avait immédiatement été suspendu par un appel du parquet antiterroriste. Quant à la cour, tout en se disant en février favorable à sa remise en liberté, elle avait repoussé sa décision de quelques mois, exigeant que Georges Abdallah fasse preuve d'un "effort conséquent" pour indemniser les victimes, ce qu'il a toujours refusé de faire, se considérant comme un prisonnier politique.

Lors d'une nouvelle audience le 19 juin cependant, et sans s'épancher sur la position de son client ni l'origine des fonds, l'avocat de Georges Abdallah avait informé les juges que 16.000 euros se trouvaient désormais à disposition des parties civiles sur son compte en prison.

Des policiers escortent le Libanais Georges Abdallah alors qu'il quitte le tribunal de Pau dans le sud-ouest de la France, le 18 février 2010 ( AFP / JEAN LOUIS DUZERT )

Des policiers escortent le Libanais Georges Abdallah alors qu'il quitte le tribunal de Pau dans le sud-ouest de la France, le 18 février 2010 ( AFP / JEAN LOUIS DUZERT )

Le parquet général, comme les Etats-Unis - parties civiles et qui se sont farouchement opposés à chacune de ses demandes de libération - ont considéré que cela ne suffisait pas, qu'il n'avait fait "aucun effort" car l'argent n'était pas le sien et qu'il n'y avait pas de repentir, ont rapporté des sources proches du dossier (l'audience n'était pas publique).

- Départ immédiat -

"La notion de repentir" n'existe "pas dans le droit français", s'était indigné au sortir de la salle l'avocat de Georges Abdallah, Me Jean-Louis Chalanset. "J'ai dit aux juges +soit vous le libérez, soit vous le condamnez à mort+".

Reste à savoir si la cour a, elle, été convaincue. Si c'est le cas, elle ordonnera sa libération avec une condition: qu'il quitte immédiatement le territoire français et n'y paraisse plus. Un délai de quelques jours avec une date butoir pourrait lui être donné.

Il videra dans ce cas sa cellule remplie de 40 ans de journaux et courriers quasi-quotidiens de ses soutiens, décrochera son drapeau rouge de Che Guevara du mur, puis il prendra un vol pour Beyrouth. Le Liban, qui réclame sa libération aux autorités françaises depuis des années, avait confirmé en décembre dans un courrier à la cour qu'il organiserait son retour.

Aujourd'hui tombé dans l'oubli, à l'exception d'une poignée de fidèles manifestant chaque année devant sa prison ou de quelques parlementaires de gauche, Georges Abdallah était dans les années 80 l'ennemi public n°1 et l'un des prisonniers les plus célèbres de France.

Des manifestants brandissent une pancarte lors d'un rassemblement pour la libération du Libanais Georges Abdallah à Toulouse dans le sud de la France, le 19 décembre 2024 ( AFP / Matthieu RONDEL )

Des manifestants brandissent une pancarte lors d'un rassemblement pour la libération du Libanais Georges Abdallah à Toulouse dans le sud de la France, le 19 décembre 2024 ( AFP / Matthieu RONDEL )

Pas à cause de son affaire, mais parce qu'on l'a longtemps cru, à tort, à l'origine de la vague d'attentats de 1985-86 qui avait fait 13 morts dont sept au magasin Tati de la rue de Rennes, et installé la psychose dans les rues de la capitale.

Les véritables responsables, des pro-Iraniens, avaient été identifiés deux mois après la condamnation à la perpétuité de Georges Abdallah.

Ce dernier n'a jamais reconnu son implication dans les assassinats des diplomates à Paris, mais les a toujours qualifiés d'"actes de résistance" contre "l'oppression israélienne et américaine", dans le contexte de la guerre civile libanaise et l'invasion israélienne au sud-Liban en 1978. Il a toujours refusé de renier ses convictions.

Son groupuscule des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises) est dissous depuis longtemps et "n'a pas commis d'action violente depuis 1984", avait toutefois souligné la cour dans son arrêt de février, estimant que Georges Abdallah "représente aujourd'hui un symbole passé de la lutte palestinienne".

1 commentaire

  • 17 juillet 06:20

    La justice est vraiment bizarre, enfermer sans preuve un type pendant 41 ans, par contre Hassan Diab auteur avéré de l'attentat de la rue Copernic toujours en liberté au Canada...


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • bourse : courbes analyses technique (Crédit:  / Adobe Stock)
    information fournie par Reuters 18.07.2025 08:56 

    (Actualisé avec Kering) * Variation des futures sur indice CAC 40 0#FCE: * Variation des futures sur indice Stoxx 600 0#FXXP: * Valeurs qui se traitent ex-dividende .EX.PA * Le point sur les marchés européens .EUFR Les valeurs à suivre vendredi à la Bourse de Paris ... Lire la suite

  • Ursula von der Leyen et Kaja Kallas, tiennent un point de presse sur le 18e paquet de sanctions à l'encontre de la Russie
    information fournie par Reuters 18.07.2025 08:55 

    L'Union européenne (UE) est parvenue à un accord sur un dix-huitième train de sanctions contre la Russie pour sa guerre en Ukraine, qui comprend notamment une série de mesures visant à porter de nouveaux coups à l'industrie pétrolière et énergétique russe. Le nouveau ... Lire la suite

  • Le Français Serge Atlaoui lors d'une conférence de presse le 4 février 2025 à l'aéroport international de Jakarta avant son départ pour la France ( AFP / BAY ISMOYO )
    information fournie par AFP 18.07.2025 08:50 

    Serge Atlaoui, ex-condamné à mort en Indonésie pour trafic de drogue, transféré et incarcéré en février en France, va sortir de prison ce vendredi, a annoncé sa femme Sabine Atlaoui sur RTL. "Il va respirer une liberté attendue, espérée depuis tant d'années", a-t-elle ... Lire la suite

  • La bourse Euronext Paris à La Défense
    information fournie par Reuters 18.07.2025 08:50 

    par Mara Vilcu Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse vendredi à l'ouverture, alors que les investisseurs continuent d'analyser les résultats et les données économiques, après une séance dans le vert et des records à Wall Street. D'après les ... Lire la suite

Pages les plus populaires